Projet de recherche
Danser le corps-territoire : strates, spectres et errances
Thèse-création au Doctorat en Etudes et Pratiques des Arts (Université du Québec À Montréal)
Le projet de recherche est dirigé par Louis-Claude Paquin ; dépôt prévu en 2025
Danser le corps-territoire : strates, spectres et errances est une thèse de recherche-création qui a pour objectif d’expliciter le processus de transposition des affects en mouvements dansés, processus à l’œuvre dans une pratique d’improvisation in-situ résultant d’une mise en relation profonde, adaptée du pistage écosensible (Morizot, 2018), avec le territoire.
La thèse interroge l’impensé des opérations de transposition sous-jacentes au cours du processus général d’encorporation (”embodiment”) de la relation au paysage sensoriel, vers un état de corps particulier, nommé ici corps-territoire. Elle propose une autoarchéologie, une réflexion encorporée et située autour des concepts de transposition, de réactualisation (”reenactment”) et de territoire.
Entrecroisées avec la piste des racines familiales et de leur ancrage territorial, ces interrogations amènent la question de recherche à se mettre en corps et en action sur quatre terrains d’investigation, quatre territoires qui deviennent sites d’improvisation dansée, de collecte de données et de création.
Sur le plan conceptuel, cette thèse devient elle aussi un territoire de rencontre entre des écrits théoriques et des œuvres artistiques multidisciplinaires. Elle emprunte et espère contribuer aux études en somatique, en danse et en improvisation, au champ émergent des écosomatiques et de l’écologie sonore, aux affect theories, et aux recherches mobilisant de façon non appropriative les épistémologies autochtones.
Sur le plan pratique et artistique, cette thèse tisse des liens entre des œuvres chorégraphiques et performatives, des œuvres visuelles et installatives, et des pièces musicales de tout genre et de toutes époques.
Depuis son initiation, ce projet se concrétise par des activités de création et de diffusion artistique, dont In-Cité, une activité de médiation culturelle présentée aux Journées de la Culture 2023 à Montréal, plusieurs performances chorégraphiques et sonores (Infirmerie, 2022 ; Séismes, 2023 ; Betula, en création) et une sélection d’ateliers de partage et de transmission (Corps-paysage sur l’Île d’Orléans, à Montréal et à Cookshire-Eaton, Québec).
Ma thèse ouvre des perspectives vers une compréhension des postures écosomatiques mobilisées dans un processus créatif, vers le potentiel de transmission de cette approche, ainsi que vers un élargissement des approches d’interprétation du patrimoine par un maillage avec les arts vivants : l’interprétation somatique du patrimoine.
La crise écologique que nous traversons est souvent décrite comme une crise de l'attention, une crise de la lisibilité du monde. Réapprendre à lire l'espace et le vivant, à devenir-avec, à augmenter et affiner notre relation au monde, sont des enjeux vitaux au centre de ma démarche et de ma thèse.
Danser le corps-territoire a reçu les preuves de soutien suivantes :
︎ Résidence de recherche-création avec le CCOV à Notre-Dame des Prairies, novembre 2024
︎ Résidence de recherche-création en spatialisation sonore avec le soutien d’Hexagram, 2024-2025
︎ Obtention de la Bourse d’excellence du Fonds de la Faculté des Arts (Fondation de l’UQAM) en 2023
︎ Obtention de la Bourse d'excellence Marie-Josée-Donohue (Fondation de l’UQAM) en 2022
︎ Résidence de recherche-création au Triangle d'Eté, Île d'Orléans, octobre 2022
︎ Résidence de recherche-création avec Ecotone à la Cité-des-Hospitalières, Montréal, septembre 2022
En parallèle, et en complément à ce projet de recherche-création, je suis membre du projet de recherche "Pratiques Ecosomatiques en danse et performance au Québec" soutenu par le CRSH et dirigé par Johanna Bienaise.